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La Flûte enchantée - Chantée en français !

« Hervé Niquet mène tambour battant son ensemble Le Concert Spirituel ; ses tempi sont rapides, mais laissent la musique s’épanouir et respirer. Aucune hésitation : la vidéo s'impose, rendant justice au spectacle comme à Mozart. »

Michel Parouty, Opéra Magazine juillet-août 2021

Cette édition contient le CD et le DVD du spectacle.

Informations

Produit chez Label Château de Versailles Spectacles

DVD
Filmé à l’Opéra Royal de Versailles en janvier 2020
Réalisation : Colin Laurent
Production : Camera Lucida / Château de Versailles Spectacles / Le Concert Spirituel
Durée DVD : 2h29

CD
Coproduction Château de Versailles Spectacles - Le Concert Spirituel
Manuel Mohino, ingénieur du son
Durée CD : 142’11

Sortie le 23 avril 2021

Livret consultable en >> ligne

Distribution

Florie Valiquette Pamina
Mathias Vidal Tamino
Marc Scoffoni Papageno
Lisa Mostin La Reine de la Nuit
Tomislav Lavoie Sarastro
Pauline Feracci Papagena
Olivier Trommenschlager Monostatos
Suzanne Jerosme Première Dame
Marie Gautrot Deuxième Dame
Mélodie Ruvio Troisième Dame
Matthieu Lecroart L’Orateur
Matthieu Chapuis Premier Prêtre, Homme en armure
Jean-Christophe Lanièce Deuxième Prêtre, Homme en armure

Chœur et Orchestre Le Concert Spirituel

Hervé Niquet direction musicale
Cécile Roussat, Julien Lubek mise en scène, scénographie, lumières

Crédit photo

Véronique Gens © Sandrine Expilly

Et flûte alors, voici la Flûte en français !

En 1791, dans un faubourg de Vienne, Mozart crée son Singspiel Die Zauberflöte. Le livret d’Emanuel Schikaneder, qui signe également la mise en scène dans son théâtre, veut parler au public populaire en allemand. Grâce aux qualités dramatiques et oniriques de l’œuvre et à la géniale musique de Mozart, elle dépasse cent représentations en un an et son succès est universel.

Mais pour passionner tous les publics, son atout était de parler aux spectateurs dans leur propre langue – et non pas en italien comme l’opéra de la cour. C’est ce que propose cette production, dans une version intégralement française, mise en scène par Cécile Roussat et Julien Lubek et dirigée par Hervé Niquet avec une équipe pétillante : et flûte alors, pour lui donner encore plus de force, voici La Flûte enchantée en français !

NOTE D’INTENTION DES METTEURS EN SCÈNE

Plus encore qu’un opéra maçonnique, La Flûte enchantée est pour nous une parabole du cheminement de l’enfant vers l’âge adulte. C’est à notre sens l’explication du succès immédiat, universel et durable de cette œuvre.

Certes, Mozart et Schikaneder ont bâti le livret et la musique spécifiquement autour des symboles francs-maçons : la trinité, l’opposition de l’ombre et du soleil, les épreuves initiatiques, ou encore l’omniprésence des 4 éléments. Sur le fond, la philosophie des Lumières portée par les maçons en cette fin de XVIIIe siècle révolutionnaire transparaît incontestablement : Sarastro et ses prêtres, modèles et tuteurs du futur souverain Tamino, s’apparentent pour beaucoup aux despotes éclairés et leurs Cours. Le rôle dévolu aux femmes dans la société idéale qui se dessine à travers le livret est également très novateur : bien que certaines répliques de Sarastro puissent paraître misogynes à nos oreilles d’aujourd’hui, l’initiation de Pamina aux côtés de Tamino à la fin de l’ouvrage témoigne d’une certaine audace politique et philosophique de la part de ses concepteurs.

Pour autant, c’est par le biais du conte de fée que nous abordons La Flûte enchantée, car cette lecture révèle selon nous le message le plus universel – c’est d’ailleurs un conte de Wieland qui inspira Schikaneder pour la rédaction du livret. De la même façon que les contes traditionnels populaires s’adressent aux enfants avec une fausse naïveté, cette œuvre a recours à des images féeriques et des effets magiques pour mieux parler de la découverte de soi. Pour Tamino, le passage du monde des apparences à celui de la Raison et de la Sagesse correspond à l’abandon des illusions de l’enfance ; de même, Papageno apprend (plus ou moins !) à tempérer son besoin de satiété immédiate. Pamina quant à elle renonce à son attachement fusionnel à une mère omnipotente… Ces parcours initiatiques consistent finalement pour chacun à grandir, et sans dévier de sa voie, trouver sa liberté d’homme ou de femme, entre contraintes et responsabilités.

Plus d’un siècle avant les découvertes de la psychanalyse, l’initiation de ces trois jeunes gens est chargée de symboles évoquant fortement les conflits de l’inconscient. Mais le génie de Mozart et de son librettiste transfigure cette quête de l’âge adulte en la distillant à travers l’imagerie féerique et surnaturelle des personnages et de leur chant.

Pour finir, n’oublions pas l’essentiel : Mozart et Schikaneder n’ont écrit ni un traité de philosophie politique, ni un manuel de vulgarisation en psychologie. La Flûte enchantée est une œuvre théâtrale, sensible et touchante, qui nous fait passer du rire aux larmes. Qui d’un côté glorifie l’élévation de l’âme dans ce qu’elle a de plus mystique et divine, et de l’autre révèle avec justesse les défauts les plus attendrissants du caractère humain. Qui entremêle avec évidence la musique populaire la plus simple et les vocalises les plus folles. Qui puise et en Tamino et en Papageno pour trouver l’équilibre entre beauté et humour, sagesse et sincérité, toujours sous le signe de l’amour …pour un vrai moment d’enchantement.

Bon spectacle !

Julien Lubek et Cécile Roussat