Les Mystères d'Isis de Mozart / Ludwig Wenzel Lachnith

Production Palazzetto Bru Zane

Chez Glossa
Distribution Harmonia Mundi

Sortie le 30 octobre 2015

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Créé en 1801 à l’Opéra de Paris, Les Mystères d’Isis – adaptation française de La Flûte enchantée de Mozart – connurent immédiatement un succès triomphal dans la capitale (près de 130 représentations) et dans le reste de l’hexagone.  Tirée en partie de l’original mozartien, la partition est une acclimatation assez exceptionnellement réussie (et à vrai dire unique) du singspiel vers l’opéra français (sans textes parlés, donc, mais avec des récitatifs dans le style de Gluck).

Diego Fasolis, direction

Chantal Santon-Jeffery, Pamina
Marie Lenormand, Mona
Renata Pokupic, Myrrène
Sébastien Droy, Isménor
Tassis Christoyannis, Bochoris
Jean Teitgen, Zarastro
Camille Poul, 1ère Dame/ Suivante
Jennifer Borghi, 2e Dame/ Suivante
Elodie Méchain, 3e Dame/ Suivante
Mathias Vidal, 1er Prêtre/ 1er Ministre
Marc Labonnette, Le Gardien/ 2e Prêtre/ 2e ministre

Chœur de la Radio flamande
Chœur et Orchestre du Concert Spirituel

Enregistré en 2013 à la Salle Pleyel

« Après pas mal d’années de redécouvertes à l’initiative du Palazzetto Bru Zane, nous avons décidé de quitter le registre du "confortable" et de "l’historiquement correct" pour nous pencher sur les grandes oeuvres polémiques de l’histoire de la musique française, et remettre un peu les pendules à l’heure. J’ai beaucoup relu Berlioz. Et le bonhomme s’est régulièrement démené – au-delà d’intuitions géniales sur le futur du monde musical – pour démolir par principe (et même parfois par jalousie) des oeuvres ou des compositeurs.

Le cas des Mystères d’Isis est emblématique : alors que Berlioz va lui aussi "tripatouiller" le Freischütz de Weber en prétextant que c’est la condition nécessaire à sa mise en scène parisienne, il s’insurge contre Morel et Lachnith qui ont pourtant sentis bien avant les autres que Mozart était un pur génie. Ces deux auteurs n’avaient pas sous la main toutes les voix requises pour chanter La Flûte ; ils devaient introduire des ballets ; ils devaient minimiser la part de comique et tirer l’oeuvre vers les fastes du grand opéra… Ils s’en sont débrouillés. Ils l’ont fait. Et bien fait ! Car le plaisir de la musique de Mozart est bien là. Et s’il faut renoncer à certains passages de la Flûte, les deux arrangeurs nous servent… Don Giovanni, Les Noces ou la Clémence. Va-t-on les taxer de mauvais goût ? Remplacer Mozart par du Mozart, c’était montrer une connaissance extraordinairement visionnaire de l’oeuvre de ce compositeur, jusqu’alors bien peu joué à Paris.

Bref, cette résurrection est un événement de premier ordre, pas seulement musicologique et historique. Événement qui semble – de manière très actuelle – contrefaire le patchwork contemporain, pour le plus grand plaisir des amateurs de modernité et de "relecture". »
Hervé Niquet