La Toison d’or de Johann Christoph Vogel

Coproduction Palazzetto Bru Zane - Centre de musique romantique française / Staatstheater
Nürnberg / Centre de musique baroque de Versailles
Production 2013 - Palazzetto Bru Zane - Centre de musique romantique française

Édition Symétrie & Palazzetto Bru Zane sous la direction scientifique de Cyril Bongers

Chez Glossa
Distribution Harmonia Mundi

2 formats disponibles : compact-disc et livre-disque 

Sortie le 22 octobre 2013

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Choc Classica

Hervé Niquet et son Concert Spirituel poursuivent leur exploration d'opéras français de la période immédiatement pré-révolutonnaire ou post-révolutionnaire pour la plupart tombés dans un profond oubli, jamais rejoués, jamais enregistrés ou presque depuis leur création. Si certains opus laissent un goût incertain, d'autres réalisations nous révèlent un charme et des qualités musicales réelles qui méritent qu'on s'y attarde. C'est assurément le cas avec La Toison d'or, l'un des deux opéras jamais écrits par Johan Christian Vogel, compositeur allemand, installé en France et grand espoir déçu de l'Académie Royale de Musique.

Hervé Niquet, direction

Marie Kalinine : Médée
Jean-Sébastien Bou : Jason
Judith Van Wanroij : Hipsiphile
Jennifer Borghi : La Sybille
Hrachuhi Bassenz : Calciope
Martin Nyvall : Arcas
Franziska Kern : Première suivante
Dominique Lepeudry : Deuxième suivante

Choeur du Staatstheater Nürnberg
(Tarmo Vaask, directeur)
Le Concert Spirituel

Enregistrement réalisé au Staatstheater Nürnberg (Allemagne), dans le cadre de l’Internationale Gluck-
Opern-Festspiele Nürnberg les 26 et 27 juillet 2012
Direction artistique et prise de son : Manuel Mohino
En coopération avec Bayerischer Rundfunk / Studio Franken
 

Le compositeur Johann Christoph Vogel (1756-1788) est, à bien des égards, une personnalité véritablement romantique. Contemporain de Mozart, il mourut – comme lui – prématurément. D’un naturel tourmenté, aigri par ses insuccès, il cherchait dans l’alcool une échappatoire à son mal-être et, surtout, un état second lui permettant de trouver l’inspiration. Si on lui reprochait ses excès, c’est au piano qu’il se justifiait en exécutant un morceau plein de passion et en ironisant : « Est-ce avec de la limonade que l’on fait de telle musique ? » Tourné vers l’avenir, c’est en Gluck qu’il trouva son modèle : dès son installation à Paris, en 1776, il s’éprit des partitions de cet auteur et tenta de suivre sa trace en insufflant toujours plus d’énergie, de pathétique et de grands élans dans ses propres opéras.

Créée en 1786, La Toison d’or témoigne de cette recherche d’un art expressif – presqu’expressionniste – qui impose aux interprètes un engagement total et au public une intensité parfois insoutenable. L’héroïne, Médée, laisse éclater son désespoir et sa rage avec des accents qui sont déjà ceux de la Médée de Cherubini, créée une dizaine d’années plus tard. Ressortie aujourd’hui d’un long silence (la dernière exécution avait eu lieu en 1788) la partition de La Toison d’or permet de mieux connaître un auteur admiré par ses contemporains et par Berlioz lui-même, éclipsé seulement par les cabales d’artistes plus influents soutenus par Marie-Antoinette : Piccinni, Sacchini et Salieri.