Le jeune Reynaldo Hahn – 17 ans à peine – y révèle des talents de coloriste hérités de Bizet, une originalité prosodique qui annonce Debussy et surtout les élans passionnés que lui a enseigné son professeur Jules Massenet. Ce dernier confiera à Hahn, en lisant la partition de L’Île du rêve : « Pour écrire ça, il faut être un poète ». L’intrigue narre les amours impossibles d’un officier de marine français pour une jeune polynésienne qu’il devra abandonner. Ce sujet – également traité en musique par Puccini (Madame Butterfly) et Delibes (Lakmé) – est envisagé ici d’une manière quasi symboliste : au romantisme de la musique s’opposent un traitement contemplatif et introspectif de la narration.